Politik – Paris Berlin Le magazine bilingue franco-allemand Fri, 19 Oct 2018 15:32:22 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Quand la Bavière fait trembler l’Allemagne /quand-la-baviere-fait-trembler-lallemagne/ /quand-la-baviere-fait-trembler-lallemagne/#respond Fri, 28 Sep 2018 14:07:46 +0000 /?p=2198 Par Deborah Berlioz   Un ultimatum, des menaces de démission et des réunions de crise à n’en plus finir, début juillet la politique allemande avait des airs de psychodrame. Tandis que le ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, et Angela Merkel tenaient le rôle des belligérants, les réfugiés jouaient encore une fois celui de la pomme […]

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Par Deborah Berlioz

 

Un ultimatum, des menaces de démission et des réunions de crise à n’en plus finir, début juillet la politique allemande avait des airs de psychodrame. Tandis que le ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, et Angela Merkel tenaient le rôle des belligérants, les réfugiés jouaient encore une fois celui de la pomme de discorde. Ce n’est pas la première fois que les deux dirigeants s’écharpent sur le sujet, mais cette fois, le bras de fer a failli faire chuter le gouvernement. Si le chef de la CSU, la petite sœur bavaroise de la CDU, est bien connu pour son inimitié envers Merkel, cela n’explique pas tout. Cette querelle au sommet est le symptôme d’une panique grandissante au sein de la CSU.

 

Les élections régionales bavaroises du 14 octobre s’annoncent en effet bien mal pour le parti conservateur local. Fin juin, les sondages créditaient la CSU de 40 % des voix, contre 14 % pour l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). Si la plupart des formations politiques rêvent d’un tel score, ce chiffre a des allures de débâcle pour une CSU quasi abonnée à la majorité absolue des sièges au Landtag depuis 1962. Aux dernières élections de 2013, les conservateurs bavarois enregistraient encore 47,7 % des suffrages.

 

Une chancelière trop libérale

Au sein du parti bavarois certains aiment rendre Angela Merkel responsable de tous les maux de la CSU. Trop libérale, elle aurait poussé certains conservateurs frustrés dans les bras de l’extrême droite. Elle a toléré le vote du mariage pour les personnes du même sexe, favorisé le retour des mères au travail et fait supprimer le service militaire. Mais c’est surtout sa politique d’asile qui aurait favorisé l’AfD.

 

Pour endiguer la poussée des populistes, la CSU a donc opté pour un virage à droite. « Elle a toujours représenté le flanc conservateur de la CDU, précise Paul Nolte, historien à l’Université Libre de Berlin. L’écart idéologique s’est cependant creusé. Le récent conflit sur l’asile est le signe d’une déconnexion fondamentale entre une CDU toujours plus libérale et une CSU plus conservatrice. » Depuis 2015, Horst Seehofer ne perd pas une occasion de critiquer la chancelière, qu’il décrit comme généreuse, mais aussi naïve et finalement dangereuse. Quant au ministre-président bavarois, Markus Söder, il a réclamé à plusieurs reprises la fin du « tourisme d’asile ».

 

« Certes la question des réfugiés a joué un rôle dans le déclin de la CSU, mais elle était déjà en perte de vitesse avant la crise de 2015 », rappelle Peter Siebenmorgen, spécialiste du parti bavarois et auteur d’un livre sur l’ancien leader du parti, Franz Josef Strauss. En 2008, le parti avait déjà perdu sa majorité absolue, avec 43,4 % des suffrages et avait dû former une coalition avec les libéraux. Sans compter que « les électeurs de l’AfD viennent davantage du Parti social-démocrate (SPD) que de l’Union », ajoute l’auteur. 

 

« La CSU a perdu le contact avec les gens »

« La CSU a été le théâtre de luttes de pouvoir intestines pendant plusieurs années entre Horst Seehofer et son successeur désigné, Markus Söder, souligne Werner Weidenfeld, professeur au Centre de recherche politique appliquée de Munich. Ce genre de conflit est très impopulaire auprès des électeurs. »

 

En même temps, « la CSU a perdu le contact avec les gens et leurs préoccupations », assène Peter Siebenmorgen. Certes la Bavière est prospère, mais « les loyers ont tellement augmenté dans les villes que les policiers ou les conducteurs de métro qui travaillent à Munich ne peuvent plus y habiter. Ils sont contraints de s’installer en campagne où le manque d’infrastructures est criant ». L’auteur se rappelle des anciens slogans fédérateurs du parti bavarois. Edmund Stoiber, ministre-président de Bavière de 1993 à 2007, voulait ainsi réussir l’alliance du « Laptop und Lederhose », l’ordinateur et la culotte de peau. « Il voulait concilier tradition et modernité. Mais ce slogan a déjà 25 ans, et la CSU n’a rien proposé depuis. »

 

Le diagnostic de la chute de la CSU serait donc erroné. Merkel et sa politique d’asile ne seraient pas les premiers coupables et imiter l’AfD ne serait pas la solution, en tout cas les sondages vont dans ce sens. Après le conflit sur l’asile début juillet, la chute dans les sondages n’a fait que s’accentuer, pour atteindre 37 % des suffrages à la mi-août. Les brebis égarées vers les populistes ne sont donc pas revenues au bercail conservateur. « Les électeurs veulent l’original, pas la copie », insiste Werner Weidenfeld. À l’inverse, le virage à droite de la CSU a effrayé ses électeurs les plus libéraux, qui se tournent désormais vers le FDP ou Die Grünen. Les écologistes ont ainsi grimpé à 17 % des intentions de vote.

 

Pourtant la stratégie droitière de la CSU rencontre un certain écho au sein même de la CDU. Certains députés de l’Union chrétienne-démocrate, comme Jens Spahn, aimeraient en effet renforcer le profil conservateur de leur parti. Au début du conflit sur l’asile en juin dernier, plusieurs députés CDU ont donc soutenu la ligne du ministre de l’Intérieur. Toutefois, Horst Seehofer ou « Crazy Horst », comme le surnomment ses détracteurs, est allé un peu trop loin dans le psychodrame, juge Paul Nolte : « Il a fait peur à beaucoup de monde au sein de la CDU, et cela n’a fait que resserrer les rangs autour d’Angela Merkel ».

 

Seehofer dans le rôle du fusible

La CSU semble perdante sur tous les plans et à Munich on tente désormais de sauver les meubles. Depuis juillet, Markus Söder est ainsi revenu à un discours beaucoup plus modéré, et il a promis de ne plus utiliser le concept de « tourisme d’asile ». Quant aux mauvais résultats dans les sondages, le ministre-président bavarois les impute à « des décisions berlinoises ». En d’autres termes, c’est le ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, qui serait le coupable. Si l’échec de la CSU se confirme dans les urnes, le ministre risque donc de payer les pots cassés et de perdre la présidence de son parti, voire son poste au gouvernement.

 

Un tel scénario serait bénéfique pour la chancelière selon Werner Weidenfeld : « Le bavarois Joachim Hermann reprendrait certainement le poste de ministre de l’Intérieur. Il est beaucoup plus calme et coopératif que Horst Seehofer et cela apaiserait les relations au sein du gouvernement ». « Si la CSU perd la majorité absolue, elle devra former une coalition avec un partenaire moins conservateur, notamment sur les questions migratoires, ajoute Paul Nolte. Elle s’opposera donc moins au cours libéral de la CDU. »

 

À l’inverse, Peter Siebenmorgen juge qu’une débâcle de la CSU nuirait à l’Union dans son ensemble : « Une CSU conservatrice permet à la CDU/CSU d’atteindre un plus large éventail d’électeurs au niveau fédéral. Si elle est affaiblie, l’envergure du parti diminuera encore, car les conservateurs seront moins représentés ». Par ailleurs, un fiasco en Bavière pourrait accélérer la dislocation de l’Union : « Un divorce entre la CDU et la CSU est un scénario possible. Cela ébranlerait profondément notre système de partis et rendrait encore plus difficile la formation d’un gouvernement ». Quoi qu’il en soit, le destin des Bavarois ne sera pas sans conséquence sur le reste du pays.

 

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La région Grand Est menace-t-elle l’attractivité de l’Alsace ? /la-region-grand-est-menace-t-elle-lattractivite-de-lalsace/ /la-region-grand-est-menace-t-elle-lattractivite-de-lalsace/#respond Tue, 21 Aug 2018 15:35:00 +0000 /?p=2078 Par Olivier Mirguet   « Je connais votre obsession ». Interpellé par Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin, Emmanuel Macron n’y est pas allé par quatre chemins. L’ambiance était pourtant à la fête lors de cette garden-party, le 17 avril, où le gratin politique local était venu célébrer la signature d’un contrat qui apportera 185 millions d’euros […]

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Par Olivier Mirguet

 

« Je connais votre obsession ». Interpellé par Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin, Emmanuel Macron n’y est pas allé par quatre chemins. L’ambiance était pourtant à la fête lors de cette garden-party, le 17 avril, où le gratin politique local était venu célébrer la signature d’un contrat qui apportera 185 millions d’euros de financement public pour le « rayonnement européen » de Strasbourg. Apostrophé par cet élu de la collectivité territoriale qui couvre la moitié nord de l’ex-région Alsace, et qui rêve de renforcer ses pouvoirs en fusionnant avec le Haut-Rhin, le président de la République s’est montré intransigeant : pas question de séparer l’Alsace de la région Grand Est, issue en 2016 de la fusion administrative avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
Depuis la fusion, des Alsaciens de tous bords ont pleuré leur perte d’identité. Les défenseurs d’une Alsace « indépendante » et mariée avec la Lorraine, réputée industrieuse, et l’ex-région Champagne-Ardenne qu’ils jugent lointaine et ne connaissent pas ont fait des pieds et des mains pour revenir vers la situation administrative précédente. Jusqu’en 2015, leur région chérie organisait sa propre promotion, décidait seule ses politiques d’aménagement du territoire, planifiait ses dessertes ferroviaires locales et la construction de ses lycées. Elle défendait aussi une langue régionale de moins en moins parlée par les jeunes générations.

 

Le retour du régionalisme

 

Au printemps 2017, à la demande du mouvement régionaliste Unser Land, l’institut de sondage CSA a réalisé une étude sur le sentiment d’appartenance des Alsaciens à la région du Grand Est. 84 % des personnes interrogées ont souhaité une renaissance politique et institutionnelle de leur ancien conseil régional. « Nous voulons une Alsace forte, innovante, européenne (…). Cette Alsace ne peut pas être qu’une façade, une Alsace au rabais, ou réduite à sa portion folklorique », ont estimé 130 élus locaux signataires en février 2018 d’un appel public intitulé « Cap vers l’Alsace ». Ils demandent, entre autres, la reprise en mains de la compétence du développement économique, désormais pilotée à l’échelle du Grand Est. Et jugent de facto, mais sans statistiques à l’appui, que l’Alsace a perdu de son attractivité depuis la fusion de son administration régionale avec les régions voisines. Le 30 mai, Frédéric Bierry et son homologue haut-rhinoise Brigitte Klinkert ont proposé au préfet de créer une collectivité à statut particulier. Autonome, sur le modèle de la Corse, mais ouverte à des collaborations renforcées avec les voisins allemands et mieux armée pour assurer son autopromotion. Son nom de code : « Eurocollectivité d’Alsace ».
Jean-Luc Marx, préfet de la région Grand Est, présentera fin juin au Premier ministre un rapport sur l’avenir institutionnel de l’Alsace. Le représentant de l’État devra peser les avantages et les inconvénients de positions contradictoires. Pas question, a-t-on déjà prévenu à Paris, de voir renaître l’ex-conseil régional d’Alsace, disparu fin 2015. La réforme territoriale voulue par l’administration de François Hollande est inscrite dans le marbre de la loi. Dans l’attente de la décision de Matignon, attendue pour l’automne, les tensions continuent de monter. Le mouvement Unser Land représente un patchwork de sympathisants entre l’écologie et l’extrême droite. Il a réalisé son meilleur score en 2015, un an avant la fusion : entre 10 % et 12,6 % lors des dernières élections régionales. Ses militants continuent d’y croire. Selon eux, l’Alsace aurait perdu de sa superbe depuis la réorganisation de ses administrations. Catherine Trautmann, ex-maire socialiste de Strasbourg et ancienne députée européenne, n’est pas de cet avis. « Il faut voir la vraie capacité de croissance que nous apporte la région Grand Est ! On peut choisir de rester à la périphérie de deux pays, entre la France et l’Allemagne. Je choisis de nous placer au centre d’un grand ensemble », propose-t-elle.

 

« L’Alsace n’est pas moins attractive depuis la fusion », confirme Vincent Froehlicher, directeur de l’Adira, l’agence de développement économique régionale. « Le fait d’être dans le Grand Est n’a ni augmenté, ni diminué le nombre d’implantations d’entreprises. Les terrains aménagés pour accueillir des entreprises partent comme des petits pains », observe-t-il. « L’Alsace n’a rien perdu des arguments historiques qui font son attractivité », poursuit Olivier Eck, en charge de la prospection économique à l’Agence d’attractivité d’Alsace. « Quand on explique à un investisseur américain que Strasbourg se situe à deux heures de l’aéroport international de Francfort, tout va bien. Au niveau local, le caractère culturel et linguistique de l’Alsace reste un élément fort pour nos voisins d’Europe germanophone. C’est ce qui a déjà fait notre succès pendant les Trente Glorieuses », estime Olivier Eck.

 

Repenser la Région

 

Le flux d’investissements étrangers s’est pourtant tari. Depuis deux décennies, le développement endogène des entreprises alsaciennes a pris le dessus sur les créations massives d’activités par des industriels allemands, américains ou japonais (INA, General Motors, Sony), dont certains sont repartis. Afin de relancer l’économie dans le secteur de Fessenheim, après la fermeture de la centrale nucléaire prévue mi-2019, les autorités locales rêvent d’attirer de nouveaux investisseurs et des centres de recherche dans les énergies renouvelables. L’enjeu est énorme : plus de 2 000 emplois directs et indirects à reconvertir. Pour soigner son attractivité, la région a songé à créer une zone transfrontalière autour de l’ancienne centrale, en partenariat public-privé, avec un statut fiscal avantageux. Vaste programme sur les deux rives du Rhin ! Des dizaines de comités se sont mis en place depuis la confirmation de la fermeture de la centrale EDF par Emmanuel Macron. « La montagne va accoucher d’une souris », prévoit déjà un observateur de l’économie régionale.

 

La continuité de la promotion touristique peut calmer les militants alarmistes de la disparition de l’Alsace. Avec la fusion, les comités régionaux du tourisme vont mettre en commun leurs budgets de promotion à l’international. Armée de deux régions viticoles, deux massifs de montagnes, trois fleuves, et quatre frontières, le Grand Est a d’ores et déjà renoncé à imposer une ligne unique pour sa promotion. Au salon international du tourisme (ITB) à Berlin, en mars 2018, les élus ont expliqué aux journalistes qu’ils entendaient poursuivre une stratégie multi-destinations. « Nous allons proposer des forfaits incluant les cinq destinations touristiques du Grand Est : l’Alsace, la Champagne, la Lorraine, les massifs des Vosges et de l’Ardenne. Ce sera un défi », a confirmé Philippe Choukroun, directeur général de l’Agence d’attractivité de l’Alsace. Strasbourg, leader incontestée dans le tourisme de loisirs et d’affaires (1,5 million de nuitées à l’été 2017) n’a guère de soucis à se faire. Depuis 2010, tous les segments de sa clientèle touristique ont progressé, y compris les pays lointains (hors Europe), dont la fréquentation a augmenté de 137 % en six ans ! Et l’Alsace, que ses promoteurs assimilent à une marque touristique de renommée mondiale, n’est pas si affectée que les opposants au Grand Est l’ont laissé entendre.

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En Allemagne : cherche enseignants désespérément /en-allemagne-cherche-enseignants-desesperement/ /en-allemagne-cherche-enseignants-desesperement/#respond Fri, 27 Jul 2018 07:21:59 +0000 /?p=2085 Par Nathalie Versieux   Fines lunettes, touffe de cheveux blancs et démarche volontaire, Erhard Kohlrausch arpente les couloirs de l’école privée Kant-Schule du pas du prof confirmé. 19 heures par semaine, Kohlrausch enseigne l’allemand et la géographie dans cet établissement de 2 200 élèves au sud-ouest de Berlin. C’est l’équivalent d’un gros mi-temps. Dans la capitale allemande, […]

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Par Nathalie Versieux

 

Fines lunettes, touffe de cheveux blancs et démarche volontaire, Erhard Kohlrausch arpente les couloirs de l’école privée Kant-Schule du pas du prof confirmé. 19 heures par semaine, Kohlrausch enseigne l’allemand et la géographie dans cet établissement de 2 200 élèves au sud-ouest de Berlin. C’est l’équivalent d’un gros mi-temps. Dans la capitale allemande, pour les professeurs du secondaire, un plein-temps équivaut à 26 heures de cours. Erhard Kohlrausch est donc pratiquement dans la norme à l’exception de l’âge du capitaine : Erhard Kohlrausch a 71 ans. Retraité de l’enseignement public depuis l’âge de 66 ans, il a voulu continuer à enseigner parce qu’il « aime l’école, que le travail maintient en forme et que le cerveau commence à décliner lorsqu’on cesse de le faire travailler ». Pour Kohlrausch, la motivation financière joue « un rôle secondaire », même si son salaire de la Kant-Schule vient augmenter sa pension d’ancien fonctionnaire (71 % de son dernier salaire).

Le « prof-retraité-toujours-en-activité » est un spécimen en voie de développement en Allemagne. Rien qu’à la Kant-Schule, ils sont trois à avoir dépassé l’âge réglementaire de la retraite. Un apport précieux selon Andreas Wegener, le directeur de l’établissement, car l’Allemagne traverse une phase historique de pénurie d’enseignants, obligeant Länder et établissements à faire preuve d’inventivité. À Berlin, le Sénateur chargé de l’Éducation s’apprête même à officialiser le recours aux retraités à la rentrée prochaine, promettant aux enseignants sur le point de partir en retraite et qui accepteraient de travailler trois années supplémentaires une hausse de salaire de 20 %. Le modèle est déjà pratiqué en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé du pays.

 

Le départ des baby-boomers

 

L’Allemagne est confrontée depuis plusieurs années à une inquiétante pénurie d’enseignants: le départ à la retraite des baby-boomers conjugué avec une forte croissance du nombre des élèves – du fait de l’arrivée de nombreux réfugiés et du développement du modèle de l’école à temps plein n’a pas été anticipé. Trop peu de jeunes enseignants quittent chaque année les bancs de l’université. Rien que pour le primaire, il manquera 35 000 instituteurs d’ici 2025, selon une étude de la Fondation Bertelsmann publiée fin janvier. 9 800 embauches par an seront nécessaires dans le primaire d’ici à la rentrée 2020 et 11 200 les années suivantes. « Il faudra recourir à des solutions à court terme », avertissent les auteurs de l’étude, Klaus Klemm et Dieter Zorn, recommandant d’étendre la durée du temps de travail des enseignants à temps partiel et de recourir aux enseignants retraités.

« Mais il faudra aussi faire appel à des non-professionnels formés sur le tas », avertissent les deux chercheurs. Un modèle décrié par les syndicats d’enseignants et les parents, mais déjà pratiqué dans de nombreux Länder. À Berlin, les enseignants formés sur le tas représentaient la moitié des embauches d’instituteurs au second semestre de l’année scolaire en cours, soit 500 recrutements. À la Kant-Schule, 20 % des professeurs n’ont pas obtenu les deux examens d’État théoriquement obligatoires pour enseigner. « Ce sont d’anciens musiciens, des artistes, des architectes, des scientifiques…, explique Andreas Wegener. Je trouve ça positif, il est important d’avoir un bon mélange générationnel mais aussi d’expériences professionnelles parmi les enseignants. »

 

Non-professionnels et réfugiés à la rescousse

 

Dans l’enseignement public, l’école ne fonctionnerait plus sans les « Quereinsteiger », comme on appelle ces enseignants issus d’autres professions. À Berlin, de véritables castings sont organisés dans les écoles : les candidats à un poste, présélectionnés par les autorités, ont 10 minutes pour se présenter face à un parterre de directeurs d’établissement aux abois qui font leur choix. Seule condition : être titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur dans une des matières enseignées. Les candidats sont d’anciens metteurs en scène, journalistes, musiciens ou vétérinaires, titulaires d’un diplôme d’allemand, de musique ou de biologie mais n’ayant pas de diplôme de pédagogie. Les meilleurs profils, très prisés, seront formés en alternance pendant quatre années à l’issue desquelles ils seront même mieux payés que leurs collègues «  traditionnels » (5 300 euros bruts), afin de stimuler les vocations.

Dans ce contexte de pénurie sur le marché de l’emploi des professeurs et des instituteurs, les réfugiés enseignants ont eux aussi de bons atouts en poche. À l’université de Potsdam, un programme, Refugee Teachers Program, leur est même réservé, qui reconvertit en trois semestres des enseignants pour l’essentiel syriens au système scolaire allemand. Une première promotion de 26 élèves vient de sortir de l’université. « L’intérêt est considérable, se réjouit Miriam Vock, responsable du programme. Mais les difficultés aussi. Il lui a fallu refuser de nombreux candidats qui habitaient trop loin de Potsdam et ne trouvaient pas à se loger. À ces problèmes matériels s’ajoutent des difficultés culturelles, liées à la différence de statut de l’enseignant dans les deux pays. Les instituteurs syriens ne sont guère habitués à voir leur autorité remise en question par les élèves ou leurs parents comme c’est le cas en Allemagne. »

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La vie suspendue des réfugiés à la frontière franco-italienne /la-vie-suspendue-des-refugies-a-la-frontiere-franco-italienne/ /la-vie-suspendue-des-refugies-a-la-frontiere-franco-italienne/#respond Wed, 13 Jun 2018 15:20:09 +0000 /?p=1973 Par Jelena Prtoric   Il a tenté de passer plusieurs fois : à pied, sous le couvert de la nuit, ou caché dans un train. À chaque fois, il s’est fait attraper par la police des frontières, à chaque fois il a été reconduit en Italie. Aujourd’hui Abdoul, 26 ans, s’est résigné à rester en […]

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Par Jelena Prtoric

 

Il a tenté de passer plusieurs fois : à pied, sous le couvert de la nuit, ou caché dans un train. À chaque fois, il s’est fait attraper par la police des frontières, à chaque fois il a été reconduit en Italie. Aujourd’hui Abdoul, 26 ans, s’est résigné à rester en Italie, son but étant originairement de se rendre en France, un pays dont il parle la langue.

 

« J’ai fini par demander l’asile », explique-t-il. Après un périple qui l’a emmené de son Burkina Faso natal à travers la Libye, il a rejoint l’Italie pour remonter jusqu’à Vintimille, située tout près de la frontière française. Il est là depuis huit mois, hébergé dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, à attendre que la justice italienne se prononce sur son sort. Entre-temps, il fait des petits boulots et aide la Caritas locale qui essaie de faciliter la vie des migrants bloqués dans la ville.

 

La France a rétabli le contrôle des frontières italiennes en 2015. Les flux migratoires, eux, ne faiblissent pas. En 2017, plus de 171 000 personnes sont arrivées en Italie. Aujourd’hui, ils sont près de 300 à tourner en rond à Vintimille. Ce sont des jeunes hommes surtout – mais aussi des femmes et des enfants. Ils dorment sous le pont à côté du fleuve la Roya qui traverse le centre ville.

 

Leurs abris de fortune, construits de tentes et de vieilles bâches, ne suffisent pas pour les protéger du froid. Si à Vintimille il y a bien un centre d’accueil géré par la Croix rouge, il est très excentré : pour s’y rendre, il y faut une quarantaine de minutes de marche, sur une route très fréquentée. Certains réfugiés ne veulent pas s’y rendre par peur « d’y être enfermés ». Ils se méfient des voitures de police, garées juste devant l’accueil du centre. Car, la plupart des réfugiés de Vintimille, à la différence d’Abdoul, n’ont aucune envie de rester ici : ils restent donc dehors pour ne pas trop s’éloigner de la gare de la ville et de la frontière, dans l’espoir de rejoindre la France ou d’autres pays de l’Europe occidentale, l’Allemagne et le Royaume-Uni pour la plupart.

 

« Il nous manque de tout »

 

Ce lundi de février, Manuela – la quarantaine, des cheveux bruns qui lui descendent jusqu’aux épaules, les yeux bleus –  a l’air fatiguée. Ce petit bout de femme passe toutes ses matinées dans le vestiaire de la Caritas à Vintimille.

 

Chaque jour, il faut distribuer des vestes, des couvertures et des écharpes aux migrants ; avoir un mot gentil pour tout le monde, rester ferme face à certains. Savoir dire non à  ceux qui voudraient prendre une nouvelle paire de chaussures, alors que celles qu’ils possèdent sont encore bonnes à porter. « On traite vraiment l’extrême urgence des besoins. Si tu as des chaussures qui ne te plaisent pas ou si elles sont juste légèrement déchirées, ce n’est pas grave », explique Manuela.

 

En terme de vêtements, ils ont besoin de tout. « Il faudrait que l’on ait trois tenues de rechange à leur donner. Quand il pleut, ils jettent leurs affaires parce qu’elles ne sèchent pas, c’est sale, c’est humide. Et, en plus, beaucoup ont la gale. Mais on n’a jamais trois changes à leur donner. Et de toutes façons, ceux qui ont la gale, ils auraient besoin d’une douche chaude tous les jours, alors qu’ils n’ont même pas d’accès à l’eau chaude. Ceux qui dorment près du fleuve vivent vraiment dans des conditions pénibles. Tu ne t’imagines pas les gens en Europe vivre dans des conditions pareilles » s’indigne Manuela.

 

© SIPA

Une cinquantaine de personnes – tous bénévoles, comme Manuela – sont impliquées auprès de la Caritas aujourd’hui. En plus du vestiaire, la Caritas dispose aussi d’une cuisine où, tous les jours à 11 heures, on prépare et distribue un repas aux migrants. De même, un médecin bénévole y passe tous les mardis et jeudis et propose des consultations gratuites.

 

 

Manuela regrette le temps où les bénévoles et les associations aidant les réfugiés étaient légion à Vintimille. « L’année dernière, il y a eu un pic. Toutes les associations sont venues planter leurs drapeaux par ici, même celles dont on ne connaissait pas le nom avant. Depuis, cela s’est effiloché peu à peu… », raconte elle.

 

La vallée solidaire est fermée

 

Si tous les projecteurs ont été braqués sur Vintimille l’année dernière, c’était surtout grâce à la médiatisation autour de la vallée de la Roya, nichée dans l’est des Alpes-Maritimes. Due à une configuration géographique particulière, la Roya, située en France, est pratiquement une enclave française en Italie. Pour les habitants de la vallée qui veulent descendre à Nice, il est presque plus pratique de s’y rendre en passant par l’Italie…

 

Les réfugiés ont découvert le chemin en sens inverse : à partir de 2015 ils étaient des centaines, des milliers à emprunter des cols de montagne ou à longer les voies ferrées pour se rendre dans la vallée de la Roya.

 

« J’ai décidé de m’engager pour la première fois quand j’ai rencontré une mère avec ses trois enfants sur la route. C’était à deux heures du matin, je revenais de Nice,  j’avais un peu bu… Au moment où j’entrais dans un virage, je les ai vus marcher au bord de la route, dans le noir. J’ai tout de suite fait demi-tour pour les prendre en voiture et les emmener chez moi », se rappelle Cédric Hérou. Depuis ce premier engagement, il est devenu le visage le plus médiatisé de la « vallée humanitaire » de la Roya. Combien de réfugiés Cédric a-t-il hébergés depuis ? Il ne compte plus.

 

« Par moments, on dormait à 200 ici », nous raconte-t-il, assis sur un banc de bois dans son jardin, visage au soleil. Ses deux chiens sont étendus à ses pieds, des oies et des poules se promènent partout.  La maison de Cédric est à flan de montagne, près de la route qui sort de Breil, la plus grande ville (environ 2000 habitants) de cette vallée comptant quelques 10 000 habitants. Pour gagner sa vie, il travaille la terre, s’occupe de ses olives et de son poulailler, vend ses produits au marché.

 

« Je ne suis pas un militant, je n’aime pas du tout les militants ! », enchaîne Cédric. « Je suis venu ici, dans la Roya, pour être au soleil : j’aime bien sortir, faire de l’escalade. Mais une fois que les problèmes sont en bas de chez toi, soit tu fermes les yeux, soit tu les ouvres », explique-t-il.

 

Peu à peu, d’autres habitants de la vallée ont suivi son exemple. Ils se sont organisés en réseaux et ont monté une association, la Roya citoyenne, pour faire passer les réfugiés en France depuis l’Italie. Dans la vallée, ils les hébergeaient, les nourrissaient et les aidaient ensuite à faire les démarches liées à la demande d’asile.  Très vite, les migrants ont commencé à se passer le mot : dans la vallée de la Roya, on aide les réfugiés. Les médias ont aussi découvert cette « vallée rebelle », appelée aussi « la vallée solidaire ».

 

© SIPA

Si la médiatisation de l’affaire a contribué à une prise de conscience de la population, elle a eu des effets négatifs ensuite. La police a renforcé des contrôles autour de la vallée, érigé plusieurs barrages sur la route entre Vintimille et la Roya. Les gares du coin sont désormais surveillées, les trains qui descendent vers Nice sont systématiquement fouillés.  Si il y a toujours des migrants qui réussissent à rejoindre la vallée, « les frontières restent poreuses », assure Cédric, qui hébergeait sept personnes chez lui en février, la plupart des réfugiés empruntent désormais d’autres routes, plus au nord, vers le col de l’Échelle, à 1762 mètres d’altitude.

 

En manque d’espoir

 

Les citoyens de la Roya essaient de rester engagés ailleurs donc : tous les soirs, une petite équipe de bénévoles descend à Vintimille pour distribuer des repas aux réfugiés. À 18 heures précises, de longues queues se forment dans un parking près des berges du fleuve où des bénévoles garent leurs fourgonnettes. La distribution se fait dans le silence, sous les yeux attentifs des carabinieri, surveillant de leurs voitures garées de chaque côté du parking.

 

L’omniprésence policière dans des endroits fréquentés par des réfugiés est un sujet récurrent à Vintimille dans le milieu associatif. « Nous sommes conscients que la police nous connaît tous et surveille de près nos actions »,  nous affirme un jeune membre d’Eufemia, une association qui propose aux réfugiés des conseils sur leurs droits, mais aussi la possibilité de charger leur téléphone et d’utiliser des ordinateurs.  Il nous demande d’ailleurs de ne pas utiliser son vrai prénom, mais de l’appeler Fabrizio, soucieux de garder l’anonymat.

 

Dans le Hobbit, un bar solidaire à deux pas de la gare, Manuela se souvient de ses rencontres avec la police : elle a déjà été accompagnée au poste de police de Vintimille neuf fois. « Et seulement parce que j’ai parlé aux réfugiés ou fréquenté des endroits où ils se trouvaient » dit-elle. Même le Hobbit est un endroit très surveillé, car il s’agit d’un bar fréquenté par des migrants qui viennent charger leur téléphone ou s’abriter du froid. « C’est le seul bar de la ville où on les laisse s’asseoir et y passer du temps sans consommer », explique Manuela. La police y passe donc de temps en temps pour contrôler. Pour Manuela, il s’agit d’une « militarisation inquiétante de la société » des deux côtés de la frontière. « Au début, on se disait tous qu’il n’était pas possible qu’on contrôle les gens au faciès ! Tout doucement, on s’y habitue, parce qu’il y a pire. Au début, on se disait qu’il n’était pas possible qu’on attrape des femmes enceintes et des enfants dans les trains et que l’on les renvoie à Vintimille… Mais il y a plus grave. On finit par s’habituer à la présence policière, à la violence, aux armes », dit-elle d’un air résigné. Et de conclure : « Je pense qu’on finira par s’habituer à des choses de plus en plus absurdes, de plus en plus violentes, de plus en plus contraires au droits de l’homme ».

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Bitte draußen bleiben: Alte Diesel im europäischen Abseits /bitte-drausen-bleiben-alte-diesel-im-europaischen-abseits/ /bitte-drausen-bleiben-alte-diesel-im-europaischen-abseits/#respond Mon, 28 May 2018 18:07:18 +0000 /?p=1932 Von Cora Werwitzke und Maike Daub   In Hamburg müssen Fahrer mit Diesel-Fahrzeugen, die nicht die Euro-6-Norm erfüllen, ab diesen Donnerstag einen Bogen um einen 600 Meter langen Abschnitt der Max-Brauer-Allee machen. Gleichzeitig tritt in der Stresemannstraße auf 1,7 Kilometern ein Fahrverbot für ältere Diesel-Lkw in Kraft. Beide Bereiche liegen im Stadtteil Altona-Nord. Dort herrscht […]

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Von Cora Werwitzke und Maike Daub

 

In Hamburg müssen Fahrer mit Diesel-Fahrzeugen, die nicht die Euro-6-Norm erfüllen, ab diesen Donnerstag einen Bogen um einen 600 Meter langen Abschnitt der Max-Brauer-Allee machen. Gleichzeitig tritt in der Stresemannstraße auf 1,7 Kilometern ein Fahrverbot für ältere Diesel-Lkw in Kraft. Beide Bereiche liegen im Stadtteil Altona-Nord. Dort herrscht dicke Luft. Wie in so vielen großen deutschen Städten: Statistiken sprechen von nicht weniger als 66 Kommunen, in denen die von der EU vorgegebenen Grenzwerte für Stickoxide in Deutschland überschritten werden. Und es ist nicht so, dass es keine Zeit gegeben hätte, zu reagieren: Die Rede ist von Grenzwerten, die schon seit 2010 für alle EU-Staaten verbindlich sind.

 

Der Hamburger Vorstoß ist der vorläufig letzte Akt einer jahrelangen Entwicklung, die durch die Aufdeckung des Abgasskandals 2015, durch die im Kanzleramt einberufenen „Diesel-Gipfel“ und durch die Ende Februar vom Bundesverwaltungsgericht grundsätzlich für zulässig erklärten Diesel-Fahrverbote in Städten eine ungeahnte Dynamik entfaltet hat. Ein zentraler Akteur im Tauziehen um die richtige Antwort auf die vielerorts eklatante Luftverschmutzung ist die Deutsche Umwelthilfe (DUH). Sie war es, die die Landesregierungen in Stuttgart und Düsseldorf darauf verklagt hatte, ihre Luftreinhaltepläne nachzubessern, woraufhin das Bundesverwaltungsgericht in Leipzig im Revisionsprozess eben jenes Urteil fällte, das den Weg für Fahrverbote geebnet hat. Eine Präzedenzentscheidung mit bundesweiter Strahlkraft.

 

Deutsche Umwelthilfe lässt nicht locker

 

Doch die Deutsche Umwelthilfe ist noch lange nicht zufrieden. Ende März verklagt sie elf weitere Städte mit besonders hoher Stickstoffdioxid-Belastung – darunter allein sechs Kommunen in Baden-Württemberg. Damit erhöht sich die Gesamtzahl der von der DUH angestrengten Klagen zur Durchsetzung von „sauberer Luft“ auf 28. „Es wird nach wie vor so getan, als könne man das Problem weiter jahrelang aussitzen“, erläuterte DUH-Bundesgeschäftsführer Jürgen Resch im März die Vorgehensweise seiner Organisation. Doch das geschehe auf Kosten der Gesundheit zahlloser Menschen.

 

Die jüngsten Klagen betreffen Dortmund, Bochum, Düren, Paderborn und Offenbach sowie die baden-württembergischen Kommunen Heilbronn, Ludwigsburg, Backnang, Esslingen, Marbach und Reutlingen. Alle elf Städte wiesen amtlichen Messungen zufolge einen besonders hohen Konzentrationswert von 50µg NO2/m³ oder mehr im Jahresdurchschnitt 2016 auf, betont die Umwelthilfe. Nach dem Auftakt in Hamburg rechnet die Organisation ab Herbst mit einem Fahrverbot für Dieselautos „in vielen weiteren Städten in Deutschland“.

 

Plakettenpflicht im Großraum Paris

 

In der Hauptstadt unserer französischen Nachbarn sind Umweltvignetten, die als „Crit’Air“ bekannt sind, längst Pflicht. Und mit der Einführung dieser Plaketten kamen auch bereits die ersten Fahrverbote: Schon seit Juli 2017 dürfen Fahrzeuge, die vor 1997 erstmals immatrikuliert wurden, nicht mehr innerhalb des Stadtgebietes fahren. Für Dieselwagen gilt sogar das Datum 2001.

 

Doch damit geben sich die verantwortlichen Politiker noch nicht zufrieden. Derzeit diskutieren sie im Conseil de la Métropole du Grand Paris (MGP), einem Gemeindeverbund von Paris und den umliegenden Städten, das Verbot auf Fahrzeuge der Kategorien Crit’Air 4 (Diesel zwischen 2001 und 2005 erstmals immatrikuliert) und Crit’Air 3 (Diesel zwischen 2006 und 2010 sowie Benziner von 1997 bis 2005) auszuweiten. Das soll dann aber nicht nur für Paris, sondern für das gesamte Gebiet innerhalb der A86, also für insgesamt 80 Kommunen gelten – unter der Voraussetzung, dass die Gemeinden alle mitziehen.

 

Das ehrgeizige Ziel der Pariser Bürgermeisterin Anne Hidalgo ist ein Diesel-freies Paris ab 2024 und ein Benzin-freies Paris ab 2030. Damit will sie mit gutem Beispiel voran gehen und den Kurs der Regierung aktiv unterstützen, die ein Ende des Verkaufs von Diesel- und Benzinfahrzeugen in Frankreich für 2040 ins Auge gefasst hat.

 

Die anderen europäischen Nachbarn sind nicht minder aktiv – vor allem mit Blick auf ihre stark frequentierten Hauptstädte: London will im April 2019 etwa eine „Ultra Low Emission Zone“ in der Innenstadt einführen, in die nur Fahrzeuge dürfen, die besonders emissionsarme Antriebe haben – andernfalls wird eine Tagesgebühr fällig. Weitere sogenannte „Null-Emissions-Zonen“ könnten schon bald folgen.

 

Auch in Italiens Hauptstadt Rom sollen nach einer Ankündigung von Bürgermeisterin Virginia Raggi private Diesel-Fahrzeuge aus dem Stadtzentrum verbannt werden – allerdings erst ab 2024. In der dänischen Kapitale Kopenhagen stehen Diesel-Fahrverbote bereits am dem 1. Januar 2019 zur Debatte. Für die Umsetzung wäre allerdings eine Gesetzesänderung nötig. Die schwedische Mitte-Links-Regierung wiederum hat den Weg für Umweltzonen mit eingeschränktem Zugang für Diesel-Fahrzeuge in schwedischen Städten freigemacht. Die konkrete Entscheidung darüber delegiert die Regierung aber an die Kommunen weiter.

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Heißes Eisen Flüchtlingspolitik /heises-eisen-fluchtlingspolitik/ /heises-eisen-fluchtlingspolitik/#respond Tue, 24 Apr 2018 14:35:14 +0000 /?p=1865 Von Birgit Holzer  Auch bei klirrenden Temperaturen schlafen sie draußen. An Straßenzügen oder unter Brücken reihen sich die Zelte aneinander, zumindest einen minimalen Schutz bietend. Beispielsweise vor dem Erstaufnahme-Wohnheim im Norden von Paris, das nie genug Kapazität hat. Oder im Südosten Frankreichs, wo Flüchtlinge über die italienische Grenze einreisen. Und in der Hafenstadt Calais, in […]

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Von Birgit Holzer 

Auch bei klirrenden Temperaturen schlafen sie draußen. An Straßenzügen oder unter Brücken reihen sich die Zelte aneinander, zumindest einen minimalen Schutz bietend. Beispielsweise vor dem Erstaufnahme-Wohnheim im Norden von Paris, das nie genug Kapazität hat. Oder im Südosten Frankreichs, wo Flüchtlinge über die italienische Grenze einreisen. Und in der Hafenstadt Calais, in der sich Menschen auf dem Weg nach Großbritannien verstecken, auch seit das riesige Flüchtlingslager geräumt wurde. Diese Realität kollidiert mit dem Versprechen von Präsident Emmanuel Macron, bis Ende 2017 solle „niemand mehr auf der Straße, in den Wäldern schlafen“. Dasselbe Ziel hatte vor ihm auch schon Nicolas Sarkozy ausgegeben – und nicht einhalten können.

 

Zwar gibt es inzwischen „Aufnahme- und Orientierungszentren“ im ganzen Land, wo Flüchtlinge untergebracht und über ihre Rechte sowie Chancen eines Asylantrages beraten werden. Doch allein für die Antragstellung sind die Fristen lang. Anders als in vielen Nachbarstaaten stieg die Zahl der Asylanträge in Frankreich 2017 um 17 Prozent auf mehr als 100 000 an; allerdings wurden diese nicht einmal bei jedem Zehnten bewilligt und so nahmen auch die Ausweisungen und freiwilligen Ausreisen – oft mit finanziellen Anreizen – zu. Die meisten Antragsteller kamen aus Albanien, obwohl dieses als sicheres Herkunftsland gilt und die Bleibechancen gering sind, gefolgt von Afghanistan und Haiti.

 

Viele Franzosen sehen dies kritisch. In Umfragen stimmen 63 Prozent der Aussage „Es gibt zu viele Einwanderer“ zu. Diese Stimmung nutzt dem rechtspopulistischen Front National, dessen Stärke sich zu großen Teilen aus der scharfen Kritik an der Immigration und insbesondere jener von Muslimen speist.

 

 

„Die Kanzlerin Merkel und die deutsche Gesellschaft haben unsere kollektive Würde gerettet“

 

Als Kandidat hatte sich Macron dieser Linie entgegengestellt und auf Frankreichs „traditionelle Empfangskultur“ verwiesen. Auch lobte er als einer von wenigen französischen und europäischen Politikern die offene Flüchtlingspolitik der Bundeskanzlerin Angela Merkel ab 2015. „Die Kanzlerin Merkel und die deutsche Gesellschaft in ihrer Gesamtheit waren auf der Höhe unserer gemeinsamen Werte; sie haben unsere kollektive Würde gerettet, indem sie Flüchtlinge in Not aufgenommen, sie untergebracht und ausgebildet haben“, schrieb Macron in seinem Wahlprogramm.

 

Doch die konkreten Handlungen der neuen französischen Regierung weisen für Kritiker genau in die entgegengesetzte Richtung: Das neue Asyl- und Einwanderungsgesetz steht unter dem Zeichen der Verschärfung von Regeln, um Asylverfahren zu beschleunigen und Menschen ohne Bleiberecht schneller abzuschieben. „Frankreich muss Flüchtlinge aufnehmen, aber es kann nicht alle Wirtschaftsmigranten aufnehmen“, erläuterte Collomb. Eine Unterscheidung, die Catherine Gaudard von Amnesty International Frankreich als „vereinfachend und verhängnisvoll“ kritisierte.

 

 

© Sipa

 

 

Ein heikler Balanceakt

 

 

Wer französischen Boden betritt, muss dem Gesetz zufolge künftig innerhalb von 90 statt bisher 120 Tagen einen Antrag auf Asyl stellen. Das Widerspruchsrecht nach einem negativen Bescheid wird von einem Monat auf 15 Tage verkürzt. Die Bearbeitung eines Antrags, die bislang im Schnitt rund ein Jahr dauerte, soll sechs Monate nicht mehr überschreiten. Zugleich steigt die Höchstdauer der Abschiebehaft von 45 auf 90 Tage. Das illegale Überschreiten von Grenzen im Schengen-Raum wird zu einem Strafdelikt.

 

Während die Maßnahmen den Konservativen und dem Front National immer noch zu „lax“ erschienen, gingen sie Menschenrechtsvereinigungen zu weit. „Die Verkürzung der Bearbeitungsdauer ist Konsens unter allen Beteiligten“, räumte Pierre Henry, Vorsitzender der Vereinigung „France Terre d’Asile“, ein. Doch es fehlten Einrichtungen, wo Ankömmlinge sich über ihre Rechte informieren könnten, um diese auch wahrzunehmen; die Erstaufnahme übernehme die Polizei. Mitarbeiter des französischen Flüchtlingsamtes machten mit einem Streik auf die Schwierigkeit aufmerksam, Anträge in Rekordzeit fair und regelkonform zu bearbeiten.

 

Zwar sieht das Gesetz auch Verbesserungen für bestimmte Flüchtlinge vor: Es verlängert die Aufenthaltserlaubnis für Menschen, denen in ihrer Heimat Verfolgung, Krieg oder gar Tod droht, sowie für Heimatlose von einem auf vier Jahre und erweitert den Familiennachzug von Minderjährigen mit Asylanspruch über die Eltern hinaus nun auch auf die Geschwister. Ausländische Studenten sollen Hilfen für Unternehmensgründungen erhalten.

 

Doch die Ausgewogenheit, die Innenminister Collomb versprochen hatte, sehen selbst viele Abgeordnete von Macrons Regierungspartei La République en marche nicht. Während sie dessen Politik bislang loyal stützte, regte sich auch in ihren Reihen Widerstand und Kritik am harten Umgang der Polizei mit Flüchtlingen, deren Identität nun sogar in Notunterkünften überprüft werden kann. Auch bisherige Unterstützer Macrons wie der Ökonom Jean Pisani-Ferry warnten diesen vor „Doppelzüngigkeit“ und einer „brutalen“ Einwanderungspolitik. Wie lässt sich diese human gestalten, ohne die Ängste der Bevölkerung  zu übergehen? Dieser Balanceakt, der die deutsche Öffentlichkeit seit mehr als zwei Jahren umtreibt, ist auch in Frankreich heikel.

 

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La relance européenne, une responsabilité franco-allemande /la-relance-europeenne-une-responsabilite-franco-allemande/ /la-relance-europeenne-une-responsabilite-franco-allemande/#respond Thu, 22 Mar 2018 17:08:27 +0000 /?p=1750 Pourtant nécessité fait loi. On n’imagine pas l’Europe continuer longtemps à confier sa défense à d’autres. Aucun de ses Etats ne saura établir seul une politique d’immigration crédible et efficace. On sait qu’assurer définitivement le bon fonctionnement de l’euro passe par une plus grande solidarité entre ses membres. Il convient donc d’avancer dans ces domaines […]

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Pourtant nécessité fait loi. On n’imagine pas l’Europe continuer longtemps à confier sa défense à d’autres. Aucun de ses Etats ne saura établir seul une politique d’immigration crédible et efficace. On sait qu’assurer définitivement le bon fonctionnement de l’euro passe par une plus grande solidarité entre ses membres. Il convient donc d’avancer dans ces domaines et d’ainsi retrouver un soutien populaire largement défaillant.

 

Au delà des mots et des principes, il faut apporter des solutions concrètes à des problèmes précis. Pour cela, la France et l’Allemagne ont repris leur dialogue privilégié. C’est d’elles que dépend la relance parce que c’est d’elles et pour elles et parce que leur opposition a jadis déclenché le chaos, que la Communauté a tété créée ; et nos partenaires seraient bien inspirés de ne pas l’oublier, en l’absence d’autres propositions. Pour autant, bien sûr, leur entente ne saurait être exclusive ; elle est juste un préalable.

 

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont donc bien emprunté la seule voie qui permettra une relance nécessaire de l’Europe : déterminer des ambitions, fixer des objectifs dans une feuille de route, avant de s’interroger sur les moyens et les procédures, le mal endémique des organisations internationales traditionnelles étant de faire l’inverse. Politique de défense et de sécurité concertée, politique commune d’immigration, solidarité financière, harmonisation fiscale, défense de l’Etat de droit, devraient donner lieu, avant l’été, à des décisions concernant les deux principaux pays du continent.

 

C’est par l’exemple que l’Union européenne progressera. Il n’y a rien à en redouter et tous les Européens devraient y gagner.

 

Par Jean-Dominique Giuliani, Président de la Fondation Robert Schuman

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Wer ist der französische Premierminister? /wer-ist-der-franzosische-premierminister/ /wer-ist-der-franzosische-premierminister/#respond Wed, 07 Mar 2018 10:51:52 +0000 /?p=1625 Von Birgit Holzer   Einmal pro Woche gibt sich Édouard Philippe einer Übung hin, die ihm zunächst wenig zu liegen schien: Er setzt sich vor eine Kamera in seinem Amtssitz Hôtel Matignon und beantwortet Fragen von Franzosen, die diese ihm vorab zuschicken – und die sein Team ausgewählt hat. Meist haben sie einen Bezug zu […]

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Von Birgit Holzer

 

Einmal pro Woche gibt sich Édouard Philippe einer Übung hin, die ihm zunächst wenig zu liegen schien: Er setzt sich vor eine Kamera in seinem Amtssitz Hôtel Matignon und beantwortet Fragen von Franzosen, die diese ihm vorab zuschicken – und die sein Team ausgewählt hat. Meist haben sie einen Bezug zu aktuellen Ereignissen und Philippe beantwortet sie stets ruhig, sachlich, seriös. Ohne große Umschweife – und ohne Showmaster-Qualitäten. Das Video wird dann in die sozialen Netzwerke gestellt. Bürgernähe soll so geschaffen werden, der Premierminister möchte so die Politik der Regierung erklären, für die oft allein der Präsident verantwortlich gemacht wird.

 

Fühlte sich der 46-Jährige anfangs erkennbar unwohl vor der Linse, so gewinnt er mit der Zeit an Sicherheit, ohne die für ihn so typische diskrete Höflichkeit abzulegen. Selbst dem Linkspolitiker Jean-Luc Mélenchon gelang es bei einer Fernsehdebatte nicht, den Premier aus der Reserve zu locken: Beobachter notierten danach fast enttäuscht, es habe sich statt um eine hitzige Kontroverse um einen „freundlichen Austausch“ gehandelt. Ganz Philippes Stil entsprechend.

 

Seine Ernennung zum Regierungschef durch Emmanuel Macron nach dessen Wahl im Mai überraschte manche, zumal sich der Präsident zuvor dafür ausgesprochen hatte, dieses Schlüsselamt mit einer Frau zu besetzen. Zugleich landete er einen geschickten Coup, kam Édouard Philippe doch aus dem Lager der konservativen Republikaner, die einige Monate später von dessen Austritt „Notiz nahmen“, ohne diesen formell zu vollziehen. Vorerst werde er parteilos bleiben, ließ er wissen. Den Vorwurf des „Verrats“ konterte der 47-Jährige mit der Versicherung, er wolle konstruktiv mit Macron zusammenarbeiten, bleibe aber seinen konservativen Werten treu. Der frühere Bürgermeister der Hafenstadt Le Havre galt als Hoffnungsträger seiner Partei, war ein Vertrauter von Ex-Premierminister Alain Juppé, als dessen Sprecher er bei den Vorwahlen der Republikaner fungierte, und gehörte zum gemäßigten Mitte-Flügel. Als ein der Öffentlichkeit wenig bekannter Politiker passte er zudem zu Macrons Losung der politischen Erneuerung und Überwindung ideologischer Grenzen.

 

Doch auch nach einigen Monaten wissen viele Franzosen immer noch nicht, wer eigentlich dieser Mann ist, der ihrer Regierung vorsteht – Facebook-Videos und regelmäßige Interviews hin oder her. Bei einer Umfrage Ende September wussten mehr als ein Drittel der Befragten Édouard Philippes exakten Namen nicht zu nennen. Doch diejenigen, die ihn kannten, bewerteten ihn überwiegend positiv, befanden ihn als dynamisch, sympathisch und kompetent.

 

© Liewig Pool/SIPA

 

Aber ließ ihm Macron Platz? Es wurde als Signal gedeutet, dass der Staatschef nur einen Tag vor Philippes großer Regierungserklärung Anfang Juli, bei der dieser die zahlreichen geplanten Vorhaben für die nächsten Jahre skizzierte, selbst eine Rede vor den Mitgliedern beider Parlamentskammern, dem Kongress, in Versailles hielt. Damit, so wurde moniert, stahl der Präsident seinem Premier die Schau – wohl um zu zeigen, wer das Sagen hat.

 

Philippe selbst spricht hingegen von einer komplementären Rollenaufteilung und wies in einem Fernsehinterview jede Rivalität, aber auch die Kritik an seinem vermeintlich zu zurückhaltenden Auftreten, zurück: Worauf es in seiner Funktion ankomme? „Arbeit, Arbeit und noch mal Arbeit. Mir geht es nicht darum, spektakulär zu sein, sondern unser Land voranzubringen.“ Er habe zu viele Politikerkollegen gekannt, die sich mehr für ihre Umfragewerte interessiert haben als für ihre eigentliche Aufgabe. Das sei bei ihm nicht der Fall. Ein zäher Verhandler auf der Suche nach Kompromissen sei er, heißt es von Philippe.

 

Er gehört dabei neben Philippe Étienne, dem früheren französischen Botschafter in Deutschland und aktuellen diplomatischen Berater Macrons, und dem ebenfalls germanophilen Wirtschaftsminister Bruno Le Maire zu jenen Persönlichkeiten an einflussreichen Stellen, die den deutschen Nachbarn bestens kennen und dessen Sprache einwandfrei sprechen. Denn Édouard Philippe, der im normannischen Rouen geboren wurde und aufwuchs, verbrachte das Ende seiner Schulzeit in Bonn, wo sein Vater Direktor des französischen Gymnasiums war. Dort fiel er als sehr guter Schüler auf und machte sein Abitur.

 

Sein anschließender Weg weist Parallelen mit jenem von Emmanuel Macron auf. Beide durchliefen die bei französischen Spitzenpolitikern klassische Elitenausbildung, haben aber auch zeitweise die Privatwirtschaft kennengelernt. Wie der 39-jährige Präsident, der rund drei Jahre lang Mitglied der Sozialistischen Partei war, näherte sich auch Édouard Philippe zunächst der Linken an und unterstützte als Student in den 1990er-Jahren den früheren Premierminister Michel Rocard und dessen proeuropäisch-sozialdemokratische Linie. Erst später verortete Philippe seine politische Heimat bei den Konservativen. Die Bedeutung von Politik, wenn auch unterschiedlicher Richtungen, hat Familientradition, gehörte einer seiner Urgroßväter doch der Kommunistischen Partei an. Édouard Philippe durchlief nicht nur die Kaderschmiede ENA, sondern auch Sciences Po, wo er seine Frau Édith Chabre kennenlernte, mit der er drei Kinder hat. Heute leitet Chabre, die wie ihr Mann als arbeitsam und diskret gilt, die Pariser Elitehochschule. Er selbst begann seine Karriere, wie viele ENA-Abgänger, im öffentlichen Dienst: Im Conseil d’État, dem obersten französischen Verwaltungsgericht, spezialisierte er sich auf Rechtsfragen. Ab 2004 arbeitete er als Anwalt in der US-amerikanischen Kanzlei Debevoise & Plimpton LLP, bis er einige Jahre später eine Leitungsfunktion beim französischen Industriekonzern Areva einnahm. Kritiker verdächtigen ihn aufgrund dieser Vergangenheit, bei der er sich um die Lobbyarbeit der Nuklearindustrie bei Parlamentariern gekümmert hat, dem Atomstrom stark zugetan und wenig offen für erneuerbare Energien zu sein.

 

© François Mori

 

Parallel zu seinen beruflichen Aktivitäten engagierte sich Édouard Philippe politisch, so arbeitete er ab 2001 mit dem damaligen Bürgermeister von Le Havre, Antoine Rufenacht, zusammen und war dessen Stellvertreter. 2010 wurde er dann selbst zum Stadtoberhaupt gewählt, neben seinem Mandat als Abgeordneter des Conseil général, also auf der Département-Ebene, und später auch als Parlamentarier in der Nationalversammlung. Auch an der Neugründung der konservativen Partei als UMP im Jahr 2002 wirkte er an der Seite Alain Juppés mit.

 

Sein Privatleben schützt Édouard Philippe sorgfältig; bekannt ist, dass er gerne boxt und Literatur liebt – sein Essay „Männer, die lesen“ ist eine Hommage an seine Lieblingsbücher. Gemeinsam mit seinem Berater Gilles Boyer hat er zudem zwei politische Fiktionen verfasst: Die Stunde der Wahrheit und Im Schatten. Aus diesem ist er herausgetreten – und Zeit, zur Feder zu greifen, dürfte ihm derzeit kaum mehr bleiben.

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Du renouveau de la relation franco-allemande : plaidoyer pour promouvoir l’intelligence interculturelle au sein d’équipes binationales pluridisciplinaires /renouveau-de-relation-franco-allemande-plaidoyer-promouvoir-lintelligence-interculturelle-sein-dequipes-binationales-pluridisciplinaires/ /renouveau-de-relation-franco-allemande-plaidoyer-promouvoir-lintelligence-interculturelle-sein-dequipes-binationales-pluridisciplinaires/#respond Thu, 25 Jan 2018 09:05:12 +0000 /?p=1198 Le vendredi 8 décembre 2017, le comité chargé de désigner le lauréat pour le prestigieux Prix Charlemagne 2018 en Allemagne a attribué son prix au président français pour « sa vision forte pour une nouvelle Europe » et pour son discours « Initiative pour l’Europe, une Europe souveraine, unie, démocratique“ prononcé à la Sorbonne, le 26 septembre à […]

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Le vendredi 8 décembre 2017, le comité chargé de désigner le lauréat pour le prestigieux Prix Charlemagne 2018 en Allemagne a attribué son prix au président français pour « sa vision forte pour une nouvelle Europe » et pour son discours « Initiative pour l’Europe, une Europe souveraine, unie, démocratique“ prononcé à la Sorbonne, le 26 septembre à Paris.

 

Le 22 janvier 2018, le duo franco-allemand, représentant près de 30% de la population européenne, va commémorer les 55 ans du Traité de l’Élysée. Par ce Traité, les sociétés civiles françaises et allemandes se sont emparées des structures de coopération interétatiques, pour prendre part à un destin politique, économique, culturel commun, symbolisé par les Conseils des ministres franco-allemands. Le 22 janvier 2003, le Conseil des ministres franco-allemands a pris deux mesures très importantes:

 

1) « Afin d’améliorer la connaissance réciproque des pratiques administratives et l’efficacité de notre travail en commun au sein des administrations publiques de nos deux pays, nous demandons à nos ministres de généraliser l’affectation de fonctionnaires auprès du pays partenaire… (échanges de fonctionnaires entre les administrations) et

 

2) de mettre en place des formations conjointes, particulièrement pour l’encadrement. Nous les invitons également à intégrer dans leur équipe, au sein de leur cabinet, un ressortissant du pays partenaire. Nous invitons également les collectivités territoriales à mettre en place de tels échanges ».

 

Le Master Européen de Gouvernance et d’Administration (MEGA) a été créé dans ce contexte en 2005 et a déjà accueilli neuf promotions soit 150 personnes au total.

 

Orienté vers la pratique, le programme MEGA permet à de jeunes cadres supérieurs des secteurs publics et privés d’acquérir une connaissance approfondie des administrations française, allemande et de l’Union européenne, d’être initiés aux nouvelles méthodes de gouvernance et de gestion du service public et à la gestion de crise et à la communication publique. Ce programme contribue à la constitution d’un réseau européen de jeunes cadres motivés et bien formés avec une intelligence interadministrative et interculturelle. Le MEGA, un Master exécutif destiné à l’encadrement supérieur du secteur public, unique en son genre, gagnerait à être plus connu, que ce soit des politiques qui pourraient se reposer sur ses diplômés, ou encore des services de relations humaines des ministères, que ce soit en France ou en Allemagne, et plus généralement en Europe. Ainsi, alors qu’un outil efficace est à même d’apporter l’intelligence interculturelle nécessaire au pilotage pratique de la coopération franco-allemande et existe depuis plus d’une décennie, de nombreux diplômés, experts de la coopération administrative européenne, retournent -à l’issue de leur formation- à des tâches nationales. Un vivier de compétences et de talents franco-allemands et européens existe. Il reste méconnu des leaders politiques, alors même que leurs mandats courent sur quelques années au plus, et qu’ils auraient intérêt à s’appuyer sur leur expertise, afin d’éviter les faux-pas culturels et d’anticiper les mécanismes administratifs des partenaires.

 

En effet, aujourd’hui encore et malgré l’apparente uniformisation que la globalisation économique semble produire depuis deux décennies en Europe, il existe des différences culturelles notables entre les cultures française et allemande. Les « chocs culturels » franco-allemands existent encore bel et bien, tels qu’on peut les voir illustrés dans « Alice au pays des projets » par Robert de Quelen et David Colliquet. Le secteur public n’est pas épargné par ces défis interculturels de part et d’autre du Rhin : il demeure des différences significatives dans les cultures administratives entre l’Allemagne et la France qui ont une influence importante sur la coopération et qui exigent une vigilance et un traitement particulier. Dans presque tous les domaines il existe des différences : que ce soit dans les relations interpersonnelles (entre le supérieur et son subordonné), dans les rapports au pouvoir, au savoir, à l’information (notamment s’agissant de son partage), ou bien dans la conduite de projet, les Allemands et les Français partent de positions diamétralement opposées. Ces différences culturelles administratives expliquent les difficultés que peuvent encore rencontrer les acteurs administratifs français et allemands en 2018. En prendre conscience est indispensable pour une coopération franco-allemande approfondie.

 

Nous disposons maintenant d’une génération de fonctionnaires bilingues et biculturels qui connaît les structures administratives de l’autre pays, y a vécu, parle sa langue et peut discuter de sujets de son terrain d’expertise ou en faisant appel à sa capacité d’adaptation et son intelligence interculturelle sur des sujets nouveaux. Ils croient en l’Europe, sont motivés et sont disponibles pour participer activement au renouveau et à la refondation européenne. En conséquence, ils peuvent être intégrés dans des équipes pluridisciplinaires et binationales pour mettre en œuvre et faire vivre les initiatives prises au niveau politique. Mais ils représentent encore un réseau qu’il nous faut agrandir, cibler encore plus et améliorer grâce à la multiplication des expertises administratives sur des politiques franco-allemandes et européennes. Une sensibilisation des responsables qui mettent en place les futurs projets décidés lors des conseils des ministres franco-allemands est indispensable.

 

Les fonctionnaires et agents publics français et allemands, anciens élèves de la 8e promotion 2015-16 « Louise Weiss » du MEGA :

 

Dr. Felix Bark

Karine Brard-Guillet

Hélène Foreau

Sebastian Gröning von Thüna

Dr. Véronique Héon-Klin

Sarah Périé-Frey

Morgane Tanguy

Murielle Taraud

Karl Terrollion

Dr. Christiane Trampisch

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2018 : Les trois grands défis de l’Union /2018-trois-grands-defis-de-lunion/ /2018-trois-grands-defis-de-lunion/#respond Fri, 29 Dec 2017 15:40:31 +0000 //?p=566 Par Jacques Docquiert   En 2017, les « 27 » ont clamé haut et fort leur volonté de relancer leur Union. Pour convaincre leurs citoyens et leurs partenaires mondiaux, ils doivent concrétiser ces engagements en 2018 en progressant ou en bouclant trois chantiers à haut risque : la définition de leurs futures relations économiques avec le Royaume-Uni, […]

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Par Jacques Docquiert

 

En 2017, les « 27 » ont clamé haut et fort leur volonté de relancer leur Union. Pour convaincre leurs citoyens et leurs partenaires mondiaux, ils doivent concrétiser ces engagements en 2018 en progressant ou en bouclant trois chantiers à haut risque : la définition de leurs futures relations économiques avec le Royaume-Uni, le retour à une certaine solidarité pour gérer une crise migratoire qui risque de durer et la mise en place d’une réforme ambitieuse de la zone euro souhaitée notamment par la France mais qui est loin de faire l’unanimité entre les pays qui partagent la même monnaie. « Des résultats obtenus dépendra largement le succès ou l’échec des élections européennes de 2019, l’absence d’avancées concrètes  risquant de faire le jeu des partis populistes et anti-européens » observe un diplomate qui ajoute que « c’est la crédibilité » de l’Union qui va se jouer au cours des douze prochains mois.

 

Alors que le départ du Royaume-Uni de l’Union est prévu le 29 mars 2019 à minuit, un travail considérable attend les négociateurs qui devront détricoter les liens économiques et juridiques tissés pendant plus de quarante ans entre Londres et ses partenaires, qu’il s’agisse de la circulation des hommes, des marchandises, des capitaux et des services, de l’agriculture, de l’immigration, de l’environnement et de bien d’autres sujets. « Il reste tant de problèmes à régler et nous n’avons pas tellement de temps » a rappelé Angela Merkel lors du dernier sommet européen alors que Michel Barnier, le chef négociateur de l’UE, déplore que ses partenaires britanniques tardent à préciser leurs attentes comme s’ils s’interrogeaient eux-mêmes sur l’avenir de leurs relations avec l’UE. Et tant que la relation future entre les deux rives de la Manche restera brumeuse, en l’absence de stratégie britannique, rien ne peut être fait,  l’essentiel pour les « 27 » étant de rester unis, en dépit d’intérêts souvent différents et parfois contradictoires.

 

Le dernier sommet européen n’a pas réussi, par ailleurs, à rapprocher les points de vue  sur la gestion de la crise migratoire et notamment sur la répartition des demandeurs d’asile qui continuent à arriver, en masse, en Grèce et en Italie en épuisant les capacités d’accueil de ces deux pays. Un front est-ouest est clairement apparu, les pays de Visegrad refusant de prendre leur part de ce fardeau. Pourtant, une stratégie commune est indispensable pour réformer notamment les accords de Dublin qui font peser sur les seuls pays d’arrivée l’accueil et la gestion des demandes d’asile. « La solidarité financière ne suffit pas » a rappelé, à plusieurs reprises, le Président de la Commission, Jean-Claude Juncker, sans convaincre les derniers états membres à avoir rejoint l’UE.

 

Enfin plus de quinze après l’instauration de la monnaie unique, le débat est désormais lancé pour améliorer le fonctionnement de la zone euro. « Nous devons en faire une puissance économique concurrente de la Chine et des Etats-Unis et créatrice d’emplois » avait déclaré en septembre Emmanuel Macron. Mais les pays du Nord, comme les Pays-Bas et l’Allemagne, rechignent à mutualiser des richesses avec les pays du Sud et la France. La Commission a proposé en décembre une série de mesures prévoyant notamment la création d’un Fonds monétaire européen et l’institution d’un ministre des finances de la zone euro. Paris souhaite y ajouter un budget de la zone euro. Mais l’Allemagne tarde à faire connaitre sa position, pourtant déterminante, qui dépendra de la composition de la coalition d’Angela Merkel. L’Union bancaire doit également être complétée mais la question divise également les ministres des finances qui entendent pourtant limiter la concurrence fiscale entre leurs pays où capitaux, biens et services circulent librement sans pour autant céder trop de nouveaux pouvoirs à l’Union.

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