Pourtant nécessité fait loi. On n’imagine pas l’Europe continuer longtemps à confier sa défense à d’autres. Aucun de ses Etats ne saura établir seul une politique d’immigration crédible et efficace. On sait qu’assurer définitivement le bon fonctionnement de l’euro passe par une plus grande solidarité entre ses membres. Il convient donc d’avancer dans ces domaines et d’ainsi retrouver un soutien populaire largement défaillant.

 

Au delà des mots et des principes, il faut apporter des solutions concrètes à des problèmes précis. Pour cela, la France et l’Allemagne ont repris leur dialogue privilégié. C’est d’elles que dépend la relance parce que c’est d’elles et pour elles et parce que leur opposition a jadis déclenché le chaos, que la Communauté a tété créée ; et nos partenaires seraient bien inspirés de ne pas l’oublier, en l’absence d’autres propositions. Pour autant, bien sûr, leur entente ne saurait être exclusive ; elle est juste un préalable.

 

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont donc bien emprunté la seule voie qui permettra une relance nécessaire de l’Europe : déterminer des ambitions, fixer des objectifs dans une feuille de route, avant de s’interroger sur les moyens et les procédures, le mal endémique des organisations internationales traditionnelles étant de faire l’inverse. Politique de défense et de sécurité concertée, politique commune d’immigration, solidarité financière, harmonisation fiscale, défense de l’Etat de droit, devraient donner lieu, avant l’été, à des décisions concernant les deux principaux pays du continent.

 

C’est par l’exemple que l’Union européenne progressera. Il n’y a rien à en redouter et tous les Européens devraient y gagner.

 

Par Jean-Dominique Giuliani, Président de la Fondation Robert Schuman

Par Redaktion ParisBerlin le 22 mars 2018