Une soirée pour découvrir la Berlinale
L'Info-Café Berlin-Paris se met aux couleurs de la Berlinale. Alors que le 66ème festival du cinéma de Berlin en est à son mi-parcours, l'équipe de l'Info-Café organise...
CSD 2016 : bonne humeur et revendications
mardi 26 juillet 2016
LGBT mais ouverte à tous, l'association berlinoise Bleu-Blanc-Rose se présente comme un espace de rencontre et d'échange pour francophones et francophiles. Nous avons embarqué avec elle sur un char lors du Christopher Street Day.Midi a déjà sonné depuis longtemps à Kurfürstendamm, quand le convoi se met lentement en marche. Initiés et passants acclament les héros du jour, les chars des associations et des sponsors font pleuvoir des échantillons, des bonbons, des préservatifs... Quelques-uns courent en slip ou en tenue latex autour du cortège, et, tout à l'arrière du peloton, le vélo-taxi de la délégation française est confortablement calé dans la roue d'un poids lourd tout habillé de jaune. A première vue, il n'y a pas de grosse différence entre le Christopher Street Day et la caravane du Tour de France. Ce poids lourd en jaune, c'est celui du ministère des affaires étrangères allemand. Ses employés partagent les deux étages du char avec l'association franco-allemande Bleu-Blanc-Rose et le collectif Prout At Work. Rien à voir avec une quelconque onomatopée française, puisque ce mouvement milite pour la normalisation du coming-out sur le lieu de travail. Leur but, rendre les LGBT "proud to be out at work". Une évidence qui ne va pas de soi à en croire le Président de l'association Jean-Luc Vey. Ce Français installé à Francfort a toujours été "out" sans en pâtir, mais tous n'ont pas cette chance. Selon son association, la moitié des employé(e)s gays, bi ou lesbiennes n'osent pas révéler leur orientation sexuelle au travail, de peur d'être pénalisés dans leurs carrières.
Pourtant en Allemagne, les LGBT sont mieux organisés, estime Jean-Luc Vey.
Suffisamment pour maintenir une certaine égalité de fait avec la France, qui a
marqué des points en adoptant le mariage et l'adoption pour tous. En Allemagne,
la réaffirmation l'an dernier d'Angela Merkel de ne pas ouvrir le chapitre du
mariage homo en laisse plus d'un amer. Parmi tous les slogans proposés cette
année, les organisateurs de la CSD ont opté pour "Danke für nix" (merci pour
rien), histoire de rappeler que les avancées obtenues par les LGBT sont encore
insuffisantes. Dans le défilé, des pancartes exigent que l'Allemagne rejoigne
les 13 pays européens qui autorisent le mariage entre deux personnes de même
sexe.
Plus encore que dans d'autres pays ou même d'autres parades allemandes, la CSD
berlinoise est éminemment politique. Avec 700. 000 participants, c'est la plus
grosse manifestation militante de l'année, et donc une vitrine incontournable
pour les partis politiques qui ont presque tous leur char dans le défilé. En
2013, la CSD a tenté d'exclure la délégation CDU de la parade, en représaille à
la politique du gouvernement conservateur. Le geste a provoqué un tel tollé
qu'il a finalement fallu autoriser la présence officielle des LSU (Lesben und
Schwule in der Union). Un an plus tard, les organisateurs de la CSD
envisageaient de muscler leur discours militant durant la parade. Ils décident
d'écarter les partis politiques des discussions, y compris des Verts, pourtant
compagnons de la première heure. Les intéressés montrent leur mécontentement en
boycottant la CSD de 2014 et son imités par la CDU. |
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