Pourriez-vous nous en dire plus sur l’histoire de l’Université d’été en Sorbonne ? Qui a donné les impulsions majeures pour sa création ?
L’impulsion venait de la présidence de la Sorbonne à l’époque. Elle s’est dit que la Sorbonne, une grande université de renommée mondiale, n’avait pas de programme qui ne soit pas destiné à nos étudiants habituels. Nous recevons beaucoup d’étudiants étrangers dans nos cursus classiques, mais nous avons voulu avoir la possibilité de faire connaître la Sorbonne à un public beaucoup plus vaste. À la fois évidemment à des jeunes qui éventuellement veulent venir étudier à la Sorbonne, mais aussi à des personnes de tous horizons qui ont envie de se cultiver, d’aborder des thématiques dans lesquelles nous sommes connus, sans pour autant chercher un cursus diplômant. Notre modèle est proche de celui des universités de Cambridge ou Oxford, qui depuis très longtemps ont des « summer schools », de grandes universités d’été qui s’adressent à un public extrêmement varié.
Selon vous, qu’est-ce qui rend unique ce programme ?
C’est l’occasion unique – si on n’est pas étudiant à la Sorbonne – de découvrir des cours dans une grande université française. Nous proposons des cours à taille humaine avec 10 à 30 participants par séminaire, ce qui permet des échanges avec les enseignants. Nos professeurs sont passionnants spécialistes de leurs sujets. On apprend beaucoup de choses dans une ambiance très agréable et détendue et dans une très belle ville. Cela permet d’être à la fois touriste et de se cultiver, d’apprendre.
Quels cycles de cours proposez-vous dans ce cadre ?
C’est varié, mais le modèle prédominant comprend cinq séances de trois heures autour d’un thème. Nous avons des cycles assez classiques comme la littérature française, où nous avons une approche par siècle, par époque, par grand courant littéraire. Nous offrons un cycle antiquité, également un thème classique à la Sorbonne, mais que nous proposons avec des thèmes variés. Il y a par exemple une séance sur l’amitié ou l’éloquence dans l’antiquité. Nous avons des thématiques de culture générale, avec des cycles où n’interviennent que nos enseignants de la Sorbonne. Puis il y a des cycles plus inattendus comme celui sur la femme française, qui s’intéresse à l’image de la femme française dans l’histoire, la littérature ou les médias. C’est un cycle que nous avons commencé juste l’année dernière. Apparemment un peu « fantaisiste » ,il a énormément de succès, c’est manifestement un thème qui intrigue et qui intéresse. Le cycle sur le post-modernisme marche également très bien.
Quelles sont les conditions d’entrée ?
C’est vraiment ouvert à tous. Au début nous demandions une qualification universitaire, et puis nous nous sommes dit que le plus important était que les gens soient intéressés. Il peut y avoir des gens très intéressés par la littérature française qui n’ont pas forcément fait d’études universitaires. Nous avons donc supprimé cette condition. Nous demandons aux participants d’avoir un niveau B2 en français, car la plupart des cours sont en français. Mais nous proposons également quelques cycles en anglais autour de la France. « Discover France » s’adresse par exemple à des anglophones qui visitent Paris et qui ont envie de voir à quoi ressemble la Sorbonne.
Comment se déroulent ces cours exactement ?
Nous avons quatre semaines de cours qui se déroulent au mois de juillet. Chaque cycle dure une semaine et comprend 15 heures, à raison de trois heures par jour, du lundi au vendredi, le matin ou l’après-midi, en fonction des cycles. Ce rythme permet aux participants de profiter des enseignements et de visiter Paris le reste de la journée. L’usage de nos étudiants est très variable : nous avons des gens qui viennent juste pour un cycle pendant une semaine, d’autres en font trois ou quatre et il y a aussi des gens qui viennent tout un mois. On peut faire jusqu’à huit cycles.
Les participants peuvent choisir d’ajouter des programmes supplémentaires à leurs cycles. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Le soir nous offrons de grandes conférences d’une heure et demie sur des sujets très variés comme « Shakespeare et la France » ou « Diversité musicale des humains ». Ces conférences sont ouvertes à tout le monde et gratuites. De plus, nous avons mis en place un programme culturel. Dans ce cadre, nous proposons des places de théâtre, des balades urbaines ou des visites de monuments, entre autres. Tous les inscrits à un cycle visitent d’ailleurs le site historique de la Sorbonne, qui n’est pas accessible au public. Nous avons également mis en place un programme sportif, dans le cadre duquel nous avons proposé des tournois de pétanque ou de la gymnastique au Jardin du Luxembourg. Une nouveauté est nos cours de FLE (français, langue étrangère) pour des étudiants qui souhaitent venir renforcer leur français. C’est un cycle que nous proposons en collaboration avec le SIAL le centre de langues de la Sorbonne et dans lequel nous avons effectivement plus un public étudiant. Dans ce cadre, six niveaux de langue – de A1 à C1 – sont disponibles. Chaque cours a une durée de deux semaines.
Proposez-vous un soutien aux participants venant de l’étranger pour trouver un hébergement à Paris ?
Nous avons des accords avec quelques résidences universitaires. Chaque année nous y réservons un certain nombre de chambres que nous proposons à nos participants. Cela intéresse surtout les étudiants du cours de français langue étrangère.
Quelles nouvelles orientations stratégiques prévoyez-vous dans les années à venir ?
Nous avons prévu de proposer des cycles nouveaux. Nous essayons toujours de nous renouveler. Jusqu’à présent nous avions par exemple un cycle sur la gastronomie qui cette année va être profondément renouvelé. Ce sera un cycle spécial qui comprendra à la fois des conférences, des cours par les professeurs, et il y aura en plus des après-midis de découvertes organisés. Des balades dans Paris pour illustrer concrètement ce que les participants ont appris dans les conférences. Cela peut par exemple être l’apparition des cafés en France, nous irons donc visiter des cafés historiques de Paris. Nous mettrons sans doute en place un cycle sur la Première Guerre mondiale, parce qu’en 2018 ce sera l’anniversaire de la dernière année de la Grande Guerre. Dans cette optique, nous réfléchissons à un programme de visites, par exemple des lieux de combat. Mais nous essayons toujours de garder nos traditions qui marchent bien – l’antiquité, l’Europe des lumières ou Les classiques de la littérature – et puis de proposer des choses nouvelles. Notre idée est aussi de faire découvrir la culture et la civilisation française à travers ces cours.
La prochaine édition de l’Université d’été en Sorbonne aura lieu du 2 au 27 juillet 2018. Retrouvez plus d’informations ici…
Une visite récente (15 juillet) au Kiez Kanal m’a laissé plus que dubitatif sur l’intérêt de cet endroit. Entre la propreté générale douteuse, l’exiguité des tables et l’affirmation du serveur m’assurant que le choux blanc braisé qu’il m’avait servi en accompagnement des mes Nürnbergerbratwürste était bien une choucroute traditionnelle telle que servie en Bavière, je ne peux que recommander de passer son chemin !