Par Maike Daub
« Dans cette période difficile, la relation franco-allemande est plus que jamais essentielle », a souligné Alain Claeys, maire de Poitiers, pendant son discours d’ouverture. Sa ville a accueilli les 150 participants de la rencontre organisée par le Club d’Affaires Franco-Allemand de Poitou-Charentes, du 13 au 16 juin 2018.
Lors de trois conférences plénières dans le grand amphithéâtre de l’École Nationale Supérieure de Mécanique et d’Aérotechnique (ENSMA), des experts de l’économie française et allemande ont abordé le thème de l’innovation en France, en Allemagne et en Asie, thème phare de cette année.
Le Ministre conseiller et Directeur des Affaires Économiques de l’Ambassade d’Allemagne en France, Thomas Lenk, a ouvert la discussion en annonçant : « Presque tous les jours, lorsque je travaille, l’Asie est évoquée, et surtout la Chine. » « L’Asie, ce n’est pourtant pas que la Chine », rappelle Cong Thanh Le, Conseiller investissement et représentant de l’Ambassadeur du Vietnam, qui profite de l’occasion pour promouvoir son pays en tant que marché « important et intéressant » pour les producteurs européens. Marc-Alexander Burmeister, Président de la société B. Braun France, partage cet avis et voit dans l’Asie un champ fertile qu’il faut travailler – au niveau de la production, mais aussi en recherche et développement. Néanmoins, la préoccupation première des experts qui se sont exprimés reste la Chine et ses plans d’expansion économique. « Il faut une stratégie pour maintenir la compétitivité européenne », exige Thomas Lenk et explique : « Il faut se rassembler pour trouver une solution européenne, et cela fonctionne toujours, en premier lieu, grâce à un accord franco-allemand. »
Le binôme franco-allemand est au cœur du Congrès, et Nikolaus Meyer-Landruth, Ambassadeur de l’Allemagne en France, rappelle aux hommes d’affaires présents qu’ils sont « des acteurs essentiels » au bon fonctionnement de cette coopération. Un partenariat entre Français et Allemands n’est pourtant pas toujours facile, et les intervenants le savent bien. « Dans nos cultures, nous sommes très différents et très complémentaires », pense par exemple Sylvie Plumet, Directrice de la société B.Braun à Chasseneuil. Emmanuel Maygnan, société Dassault, l’a également appris par expérience. Pour éviter les malentendus, il dit qu’il faut changer d’esprit : « Si je ne suis pas d’accord avec ce que l’autre a fait, si je pense qu’il a pris une décision stupide – même si ce n’est jamais vraiment cela – c’est simplement parce que je n’ai pas compris. » « Le mot clé est d’accepter les différences et les comprendre », concluent les participants.
L’innovation peut être la réponse
Le Congrès s’est déroulé sous la devise : « Des temps nouveaux pour cultiver et inventer ensemble notre avenir économique ». Pourquoi ce thème ? ,La réponse est évidente pour Yves Jean, Président de l’Université de Poitiers, puisque selon lui « La question de l’innovation est permanente. » C’est dans ce cadre-là, que les Clubs d’Affaires Franco-Allemands ont remis le prix de l’innovation Hesse-Nouvelle-Aquitaine à une entreprise française et une entreprise allemande des deux régions partenaires. Les grands gagnants sont l’Intratone GmbH qui fabrique des interphones et des solutions de contrôle d’accès sans fil et Cortex Productions, entreprise qui a pour objectif de « capturer l’imaginaire par des animations numériques spectaculaires » et de créer une réalité virtuelle collective. Leur invention Tumulte fait tout de suite penser au Futuroscope, qui se trouve à quelques centaines de mètres de l’ENSMA. Philippe Jonvel, responsable des relations extérieures du parc, souligne l’importance de l’innovation et du renouvèlement pour le Futuroscope et constate : « L’innovation n’est pas que technologique, elle est aussi dans les idées. »
L’innovation serait-elle une réponse aux défis économiques actuels et à venir ? Et qui pourra l’initier ? Les intervenants ont l’air plutôt sereins. . « J’ai totalement confiance en les jeunes qui sortent des écoles et universités aujourd’hui », affirme Emmanuel Maygnan. Il va donc surtout falloir de l’agilité : dans le choix du métier, mais aussi dans la coopération internationale. De plus, il faudra être créatif et savoir valoriser les échecs, Ainsi, l’innovation sera possible
Une visite récente (15 juillet) au Kiez Kanal m’a laissé plus que dubitatif sur l’intérêt de cet endroit. Entre la propreté générale douteuse, l’exiguité des tables et l’affirmation du serveur m’assurant que le choux blanc braisé qu’il m’avait servi en accompagnement des mes Nürnbergerbratwürste était bien une choucroute traditionnelle telle que servie en Bavière, je ne peux que recommander de passer son chemin !