Par Katia Nunes

 

L’idée est venue d’un constat simple, mais alarmant : beaucoup de gens ont du mal avec l’apprentissage d’une langue. Que les cours soient avec un prof ou bien en ligne, beaucoup d’élèves, au départ motivés, abandonnent par manque de temps ou d’énergie, explique Lisa Sievers, chargée des partenariats chez Gymglish.

 

L’équipe met alors au point une méthode simple, mais innovante : l’intégration du cours de langue dans le quotidien de l’apprenant. Une leçon est envoyée chaque jour par mail et ne demande pas plus de 15 minutes. Un algorithme prévoit chacune d’entre elle en fonction du niveau de l’élève, de sa vitesse d’apprentissage mais aussi de ses besoin professionnels. La correction des tests est envoyée immédiatement. Enfin, il y a la découverte de la culture qui se cache derrière chaque langue : chansons, extraits de films, mot du jour… Pour mettre en place ce dispositif, les besoins sont nombreux. Une partie de l’équipe est française, mais il y a aussi des Anglais, des Américains, des Allemands et même des Suédois. Certains se chargent des différents contenus, d’autres gèrent l’algorithme, le marketing ou les partenariats. « On ne voulait pas d’investisseurs. On voulait rester indépendants » explique Sievers. L’entreprise travaille en partenariat avec des médias comme Le monde ou le Spiegel.

 

Après les cours d’anglais, aussi bien suivis par des professionnels que des particuliers, Gymglish s’attaque donc à la langue de Molière avec « Frantastique », plutôt destiné à ceux qui ont déjà un peu de connaissances en français. De quoi réformer les cours de FLE (Français Langue Etrangère) selon Lisa Sievers, en pensant notamment au système de classe inversée, qui permet aux étudiants de continuer leur apprentissage en dehors du cours. Autre avantage : cette méthode peut facilement s’appliquer à d’autres langues ou même d’autres disciplines, comme les maths ou les sciences. Est-ce q’un pareil système pourrait mettre ces derniers en péril ? <<Absolument pas » répond Sievers sans hésiter. « Un professeur reste le moteur de l’apprentissage. On ne peut pas remplacer l’humain par du digital » renchérit-elle. Ses conseils pour apprendre une langue ? De la motivation, de la persévérence et de la régularité. Enfin, il ne faut pas hésiter à tenter plusieurs méthodes. Une partie du travail de « Frantastique » repose d’ailleurs sur un partenariat avec des instituts français qui proposent des cours en présentiel. Voilà qui est encourageant.

 

dans les locaux de l’entreprise. crédit : gymglish

Par Redaktion ParisBerlin le 28 février 2018